jeudi 28 avril 2011

La province de Chiquitos

Pour quitter Sucre et aller vers Santa Cruz (capitale économique de la Bolivie), il y a 2 solutions: soit 15 à 17h de bus, la nuit, sur une route partiellement dangereuse, soit 40 minutes d’avion…le choix est vite fait, surtout pour 32€.

L’arrivée à Santa Cruz est un peu un choc thermique! En effet, ici beaucoup de chaleur et surtout d’humidité! L’influence de l’Amazonie se fait sentir! Ville pas très intéressante, on file le lendemain dans la province de Chiquitos à 265km vers l’est. Nous prenons un billet de train Premium et c’est parti pour 7h de train…vitesse moyenne 60kmh!! Un vieux train, assez confortable tout de même, mais sans clim…toutes les fenêtres sont ouvertes et ce ne sera pas de trop pour nous faire oublier la chaleur ambiante!

En revanche, niveau service c’est le top! Les sandwiches sncf peuvent aller se rhabiller! Pendant tout le trajet, c’est un défilé de vendeuses dans le train: brochette de poulet avec patates douces pour 1€ (miam miam), jus d’orange pressé tout frais, jus de coco, poulet au curry, divers petits gâteaux et sucreries, crèmes glacées, montres, lunettes de soleil etc.. Impossible de mourir de faim!

Et nous voilà à San José de Chiquitos, il est 19h et nous devons trouver un hôtel…la suite au prochain post!

Sucre....on respire

Après Potosi et ses 4070m d’altitude, nous descendons à Sucre qui est « seulement » à 2700m!! Ouf nous respirons et dormons beaucoup mieux!

Sucre est la plus jolie ville coloniale que nous ayons vue jusqu’à maintenant. Ville moderne et traditionnelle avec ses façades à encorbellements, ses balcons en fer forgé, ses églises

baroques…bref beaucoup de charme, on pourrait facilement y vivre! Ici comme dans d’autres ville de Bolivie il doit être assez facile de s’installer comme pharmacien ou avocat car à tous les coins de rue ça foisonne!…même pour les cas les plus désespérés (voir photo plus bas)!

Nous étions à Sucre le dimanche des Rameaux et la tradition ici est perpétuée par les femmes qui fabriquent, avec des feuilles de palme, des petits paniers, des croix, des compositions diverses agrémentées de fleurs. A l’église, tout le monde porte sa petite « offrande » en feuille de palme.

Sucre, capitale constitutionnelle de la Bolivie, (qui s’appelait autrefois Charcas, puis La Plata et ensuite Chuquisaca) est célèbre pour son Palacio de la Libertad qui fut le lieu de l’acte de naissance de la Bolivie, signé en 1825. Le nom « Bolivie » vient de Simon  Bolivar, l’homme fort qui a chassé les espagnols et donné son indépendance au pays!

Nous avons aussi assisté à une soirée de danses traditionnelles avec des costumes de toutes les régions. Une incroyable richesse de couleurs, de formes, de tissus et de styles musicaux.

Plaza de Armas



Ancien archevêché, aujourd'hui préfecture

Tout est possible!

Eglise San Miguel



Joli encorbellement!




Basilique San Fransisco

Les compositions en feuille de palme

Un petit indigène en guise de caryatide


Jus de fruit frais au marché

Un des nombreux costumes traditionnels de la Bolivie

L'Ave Maria en Quechua!

Sucre entourée de 7 collines ...comme Rome

Eglise et couvent de la Recoleta

Musée de la Liberté

Musée de la Liberté

lundi 18 avril 2011

Potosi, plus haute, plus riche...

Potosi nous voilà...à plus de 4000m d'altitude, c'est la ville la plus haute du monde et on s'en rend compte car le souffle est court et rien que monter quelques marches on n'en peut plus! En plus la ville s'est construite à flanc de colline et les rues sont pentues...ce qui ajoute encore à la difficulté!

Mis à part cela, Potosi est une ville coloniale magnifique et beaucoup de ses monuments témoignent de sa splendeur passée. Petit rappel historique: fondée en 1545, la ville a enrichi la couronne espagnole pendant des années grâce à l'argent extrait des mines du Cerro Rico, colline sur laquelle la ville repose. Le travail dans les mines, réalisé d'abord par les indigènes et plus tard par des esclaves venus d'Afrique, a englouti plus de 8 millions de victimes. On imagine facilement les conditions de travail épouvantables! 

Grâce à tout cet argent, Potosi devient une des villes les plus riches et les plus peuplées d'Amérique avec plus de 200 000 habitants (plus que Londres ou Paris) mais très vite le Couronne Espagnole va dilapider cet argent et au début du 19è siècle, les filons d'argent deviennent plus rares et la ville commence à décliner.

Aujourd'hui, il reste encore environ 6000 mineurs (dont beaucoup d'enfants) organisés en coopérative. La rémunération se fait en fonction du travail effectué, les recettes proviennent du zinc, du plomb, de l'étain et parfois de l'argent. Les conditions de travail sont épouvantables..sans masque, sans aération et avec du matériel rudimentaire. 

Nous n'avons pas visité la mine, ce qui est possible avec un guide, car le côté claustro nous a fait peur! Cependant nous avons vu un film extraordinaire intitulé "El minero del diablo", tournée en 2005. Documentaire très réaliste sur la vie de mineur d'un enfant de 14 ans, obligé de travailler à la mine pour nourrir sa mère, son frère et sa soeur, le père étant décédé. J'ai acheté le DVD car c'est vraiment poignant et sans trop de misérabilisme...à voir pour ceux qui veulent à mon retour!

Place aux petite merveilles de Potosi en photos.
Porte d'une ancienne maison coloniale



Les beaux gâteaux pleins de crème!!

Jolie porte



La cathédrale

La Casa Nacional de la Moneda

Machines à laminer l'argent

Premières pièces d'argent martelées à la main

Plaza 10 de Noviembre

Maisons à encorbellements


Intérieur de la cathédrale


Ancien couvent, aujoud'hui collège

Vue panoramique depuis le clocher de la cathédrale

Le Cerro Rico

Une des 3 grosses cloches de la cathédrale


Vente d'empanadas (petit chausson de viande, de poulet ou de légumes)


Jus d'orange tout frais!

vendredi 15 avril 2011

La minute économique bolivienne

Manif à Potosi:

Depuis la France, on entend que des bonnes choses sur le Président Evo Morales, mais ici les choses sont bien différentes. Hier soir à Potosi, nous avons assisté à une grande manif organisée par la COD (Central Obrera Departamental). Plus de 8000 personnes ont défilé dans les ruelles pentues de Potosi, à la lumière de petites lampes fabriquées avec une bouteille en plastique et une bougie. Pendant quelques heures, au rythme de slogan anti-Morales, ils ont bloqué tout accès à la ville haute, pour réclamer une augmentation de salaire de 15%.

A la fin, les manifestants ont procédé à la mise à feu de poupées à l’effigie de Morales et du Décret Supreme DS 21060, qui porte atteinte au droit des travailleurs à se syndicaliser.

Morales, qui a expulsé l’ambassade des Etats-Unis, essaie de se faire passer pour un anti-impérialiste, mais dans les faits il est plus proche du capitalisme que du socialisme à cause de sa gestion des ressources naturelles et surtout le maintien des privilèges des Forces Armées et de la Police qui le protègent.

Exportation de la quinoa

Depuis quelques temps en France et en Europe, c’est le grand boom de la quinoa, cette céréale qui pousse sur l’altiplano bolivien et qui possède de hautes valeurs nutritives.

En Bolivie, il y a 70 000 producteurs de quinoa, répartis sur les départements de Potosi, La Paz et Oruro. Les exportations sont passées de 4800 tonnes en 2005 à 15 000 tonnes en 2010. Il faut savoir que seulement 5% de cette production est destinée au marché local, 45% sont exportés dans plus de 20 pays et 50% sont destinés à la contrebande. Entre 2000 et 3000 tonnes de quinoa  de contrebande passent par 2 villes frontalières avec le Pérou, pays qui ensuite la revend à d’autres pays du monde


La Bolivie est assise sur une mine de lithium


Le lithium est ce fameux composant de base pour les batteries et indispensable pour l’industrie électronique, notamment en Corée du Sud.

La Bolivie, qui possède 70% des réserves mondiales de lithium, est incapable d’élaborer une stratégie pour l’extraction, le développement et l’industrialisation du Salar de Uyuni (Lac de sel de 12 000 m² à 3700m d’altitude). Il a beaucoup plu ces derniers temps ce qui a paralysé la première phase d’industrialisation promise. La Bolivie n’a aucune idée du coût de production que cela va entrainer.

Le gouvernement de Evo Morales a reçu des promesses d’entreprises Sud-Coréennes, Japonaises, Chinoises, Brésiliennes, Iraniennes et Vénézuéliennes pour un programme d’industrialisation du lithium. La Bolivie a tout de même mis en place la première étape, à travers une entreprise nationale, pour la production de carbonate de lithium. La seconde étape requiert des financements externes énormes pour produire du chlorure de lithium, du lithium métallique et des batteries.  A qui appartiendra le lithium bolivien??

Le Sud-Lipez

Depuis Tupiza, nous sommes partis en circuit en 4x4 avec un chauffeur, une cuisinière et 2 autres français rencontrés à notre hôtel. C’est parti pour 4 jours de paysages  à couper le souffle: volcans, lagunes, salars, vastes plaines…le tout entrecoupé de nuits dans des hôtels plus que basiques, sans eau et au confort très sommaire! Mais bon ça vaut vraiment la peine car le Sud Lipez, région hostile et peu cartographiée, dévoile ses secrets au fil des kilomètres parcourus, parfois à plus de 5000m d‘altitude, et parfois sous le soleil qui joue avec les nuages mais aussi sous des averses de neige grêleuse (granizos en espagnol). La suite se raconte en images…



Lamas d'élevage

Les joues très rouges des enfants qui vivent à + de 4000m

5000m d'altitude...la grêle recouvre tout

Lamas dans un coral (enclos)


Grandes plaines et volcans en arrière-plan



Le désert de Dali


Laguna Verde au pied du volcan Licancabur (5916m)



Termas de Polques

Flamants rose sur la Laguna Colorada (4200m)


Laguna Colorada






Laguna Honda
Salar de Uyuni (3700m)....beaucoup d'eau!!


Lever de soleil sur le Salar de Uyuni et le volcan Tunupa

Hôtel de Sel en arrière-plan




ça souffle sur le Salar



Petits tas de sel (non iodé)





L'Arbre de Pierre








Laguna Hedionda






Salar de Uyuni


Hôtel de sel









Exploitation du Salar

On dirait la plage!!

Laguna Colorada